La langue provençale vient du latin, et appartient à la famille "d'oc" qui regroupe environ le tiers Sud de la France.
Le provençal est un dialecte d'oc qui fut entre le IX ème et le XIV ème siècle, la langue administrative, juridique et culturelle de toute la moitié méridionale de la France, du Nord-Est de l’Italie, du Nord de la Catalogne et de l’Aragon.
Il fut notamment la langue des troubadours du Midi qui créérent une poésie lyrique et amoureuse, modèle de poésie courtoise en Europe.
A cette époque, les parlers d’Oc sont en outre une langue véhiculaire dans le bassin méditerranéen.
En Provence, on assiste au recul entre le XIII ème et le XVI ème s. du provençal comme langue littéraire.
Le français fut introduit comme langue écrite en Provence à la fin du XV ème siècle, seules les "classes supérieures", attirées par le pôle parisien, apprirent le français.
Ainsi, les parlers d’Oc se maintiennent encore majoritairement. Par exemple, en 1790, 90 % du Midi utilise encore la langue d’Oc.
Mais au XIX ème siècle, avec l'annexion de la Provence et du comtat par la France, le conflit s'intensifie :
La législation et les structures uniformistes mises en place avec la révolution de 1789 rejettent le patois et la connaissance du français progresse, « de force », chez les provençaux.
Entre 1890 et 1950, une grande majorité des provençaux apprennent le français à l’école de la République, mais il subsiste un parler régional appelé "français provencialisé".
Après la seconde guerre mondiale, la langue provençale régresse encore car des interdictions sont levées contre elle.
Mais ces interdictions, cette obligation du français, ont amené le développement, chez les provençaux, de mouvements de soutien de cette langue méprisée par les autorités. Ces mouvements sont actifs autant sur le plan pédagogique, politique, que littéraire; ils s'appuient sur "la philosophie humaniste des droits de la Personne et des minorités".
Le 21 Mai 1854, sept jeunes gens: Frédéric Mistral, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra, Mathieu et Joseph Roumanille, mirent sur table les bases de ce qu'ils souhaiteraient voir devenir une "renaissance linguistique, culturelle et politique" de notre chère Provence, ils créèrent donc le " Félibrige" (organisme académique devenu une fédération des sociétés culturelles) qui désignent cette oeuvre qu'ils se donnent d'accomplir ainsi que leur association.
Mistral, premier Capouliè du félibrige, participe à la création d’un provençal littéraire avec un système orthographique d’un « phonétisme modéré ».
En publiant "Mireio" en 1859, Frédéric Mistral montra que la langue provençale n'était pas morte et que notre patois pouvait "servir de base à une écriture littéraire", il composa plus tard "La Coupo Santo", hymne de la Provence.
Ces actions continuent encore aujourd'hui dans toute la Provence grâce aux auteurs contemporains.
C’est à nous aujourd’hui de défendre cette belle langue non seulement comme un trésor à garder mais aussi comme une langue vivante à faire vivre et partager.